Bienvenue sur MicroPoker

MicroPoker, c’est un site pour ceux qui jouent les micro-limites sérieusement. Pas pour ceux qui rêvent de Vegas. Pas pour ceux qui croient encore qu’il suffit d’“oser” pour tout casser. Ici, on parle de poker réel : celui des tournois entre 0,25 € et 2 €, celui où les fields sont énormes, la variance brutale, et où progresser demande plus que des vidéos TikTok et des promesses de coachs auto-proclamés.

Le site est né d’un constat simple : les micros ne sont pas faciles. Elles sont même le terrain le plus vicieux du poker en ligne. Des joueurs ultra-passifs à côté de vrais bons regs, des spots absurdes, un edge difficile à construire, et un mental mis à l’épreuve chaque soir. On peut y passer des centaines d’heures à grinder dans le vide, à se croire mauvais… alors qu’on joue bien.

MicroPoker a une ambition claire : t’aider à construire un jeu solide, discipliné, cohérent — sans avoir besoin de spew, de multi-tabling comme un zombie, ou de courir après un “style”.

MicroPoker, c’est l’idée qu’on peut devenir bon en partant de rien. En jouant simple, en restant lucide, et en construisant pas à pas quelque chose qui tient debout. Le grind, le vrai — celui qui ne vend rien, mais qui apprend beaucoup.

Fil d’actualité

Mon choix de tracker en micro-limites

Je joue avec Xeester, un tracker français simple et abordable. Pour mon usage en micro (analyser mes sessions, suivre mon ROI, lire mes stats principales), ça suffit largement.

Des références comme PokerTracker 4 et Hold’em Manager 3 sont plus complètes (filtres très avancés, HUDs puissants), mais aussi plus chères et plus lourdes à apprendre.

Mon avis : en micro, commence simple, corrige tes leaks de base. Si tu montes de limites et veux pousser l’analyse, tu pourras migrer vers PT4/HM3 plus tard.

billet persotracker

Le tilt et la gestion des émotions en micro-limites

Le tilt, c’est le poison du joueur de poker. Tu peux connaître tes ranges par cœur : si tu pars en vrille à chaque bad beat, tu jettes tout en l’air. Aujourd’hui, je ne tilte plus : j’ai appris à me détacher de la variance. En MTT micros, elle est énorme : tu peux jouer parfaitement et bust sur un 2-outer river. Ça pique à court terme, mais ça ne change rien si la décision était EV+.

Outils concrets : accepter la variance, recentrer sur la qualité des décisions, routines anti-tilt (pause, respiration, noter la main), volume + discipline (BRM, tables limitées, re-entry cadré). Une méthode qui m’aide : à chaque mise/relance, je dis à voix haute le but du coup — “value”, “protection”, “bluff”. Ça force la clarté et coupe les clics impulsifs.

Et casse l’idée reçue : “en micro, on ne peut pas lire, ils font n’importe quoi, je serais meilleur plus haut”. Faux. Que les joueurs fassent n’importe quoi est une bénédiction : ils commettent des erreurs massives que tu monétises à long terme. Règle simple : si tu ne bats pas les 0,25 €, tu ne battras pas les 0,50 € ; si tu ne bats pas les 0,50 €, tu ne battras pas les 1 € etc....

billet persomental

Configurer son HUD en micro-limites (Xeester)

Un HUD (Heads-Up Display) est un outil qui affiche en direct les statistiques de tes adversaires, calculées à partir des mains enregistrées par ton tracker. Concrètement, au lieu de te baser uniquement sur ton ressenti, tu vois des chiffres précis sur leur manière de jouer.

👉 En micro-limites, un HUD n’est pas un gadget : c’est presque indispensable. Pourquoi ? Parce qu’il te donne des informations objectives sur le style de tes adversaires. Tu ne vas pas prendre tes décisions uniquement en fonction des stats, mais elles vont orienter ta lecture et confirmer (ou infirmer) ton intuition. Savoir si un joueur est très serré (nit) ou très large (loose) change complètement la façon d’interpréter son raise ou son call.

⚠️ Important : pour que la lecture du HUD soit fiable, il faut un minimum de mains enregistrées sur l’adversaire. En dessous d’une centaine de mains, les stats peuvent être trompeuses. Dès que tu atteins ~100 mains jouées contre quelqu’un, les tendances commencent à devenir représentatives.

C’est simple : sans HUD, tu joues “dans le brouillard”. Avec HUD, tu as des phares qui éclairent la route.


En micro-limites, un HUD n’a pas besoin d’être compliqué. Trop d’infos = trop de confusion. Mieux vaut se concentrer sur quelques stats clés :

  • VPIP : % de mains jouées → plus c’est haut, plus le joueur est loose.
  • PFR : % de mains ouvertes/agressées → à comparer au VPIP.
  • 3-bet : fréquence de relance sur une ouverture adverse.
  • AF (Aggression Factor) : tendance à miser/relancer postflop.

💡 Conseil : commence simple. Tu pourras enrichir ton HUD plus tard (steal, fold to c-bet, etc.). En micro, l’edge vient surtout de la discipline et des erreurs adverses évidentes.

billet persoHUD

Le poker, le plus beau jeu du monde

Le poker n’est pas seulement un jeu de cartes : c’est une aventure humaine qui traverse les siècles et les continents.

Ses origines remontent au XIXe siècle, dans les saloons de la Nouvelle-Orléans et sur les rives du Mississippi. Mélange de jeux européens (comme le poque français) et persans (l’ás nas), il s’est imposé comme le passe-temps des aventuriers, des soldats et des chercheurs d’or. Rapidement, il est devenu une part de la culture américaine, symbole de risque, de stratégie et de liberté.

Au fil du temps, le poker a évolué. Des variantes comme le Draw Poker et le Stud ont dominé au début du XXe siècle, avant que le Texas Hold’em — inventé au Texas dans les années 1920 et popularisé à Las Vegas dans les années 1970 — ne prenne définitivement le dessus. Aujourd’hui, c’est cette variante qui règne dans les tournois, du World Series of Poker aux parties online accessibles à tous.

Mais au-delà des cartes, des jetons et des tapis verts, le poker est surtout un jeu universel. On y trouve :

  • de la psychologie (lire l’adversaire, détecter les faiblesses, masquer les siennes),
  • de la stratégie (choisir ses spots, gérer sa bankroll, savoir attendre),
  • et un mélange unique de hasard et de maîtrise.

Ce qui rend le poker fabuleux, c’est ce paradoxe : à court terme, la chance peut tout bouleverser, mais à long terme, ce sont toujours les meilleurs qui l’emportent. Peu de jeux combinent à ce point la variance du destin et la rigueur de la logique.

Enfin, le poker est une école de vie. Il apprend la patience, l’humilité face aux bad beats, la discipline face à la variance, la gestion des émotions. Chaque coup est une petite leçon sur soi-même et sur les autres.

Pour toutes ces raisons, je considère le poker comme le plus beau jeu du monde. Parce qu’il ne se limite pas à une partie de cartes : c’est une passion, une culture, un langage commun entre des millions de joueurs dans le monde entier.

billet persohistoirepassion

Davidi Kitai corrige vos erreurs en petites limites

Une vidéo très instructive réalisée par le génie Davidi Kitai. À voir absolument si tu joues en petites limites.

vidéoDavidi Kitaimicro-limites

🎯 Pourquoi respecter ses ranges préflop change tout

En micro-limites, la majorité des joueurs cliquent un peu au hasard : ils ouvrent trop de mains, paient des mains faibles hors de position, ou tentent des coups “pour voir”. Résultat : ils se mettent eux-mêmes dans des situations impossibles postflop.

👉 C’est là que respecter ses ranges préflop fait toute la différence.

1. Tu évites les spots perdants dès le départ

Si tu ouvres 9♦6♣ UTG “parce que ça peut toucher”, tu vas être dominé dans 90 % des cas. À l’inverse, si tu restes discipliné avec un éventail solide (ex. : ATo+, KQo, petites paires, broadways suités…), tu pars déjà avec une équité correcte et une ligne claire.

2. Tu simplifies ton jeu postflop

Le vrai problème des micros, c’est pas le flop, c’est les mauvaises décisions qu’on se crée en jouant trop de poubelles.
– Avec une main dans ta range, tu sais déjà si tu c-bet, check/fold ou 2-barrel.
– Tu réduis la complexité, donc tu réduis les erreurs.

3. Tu gagnes de la crédibilité à la table

Un joueur qui open des ranges propres est vite identifié comme “sérieux”. Résultat :
– Tes bluffs passent plus souvent.
– Tes value bets sont mieux payés, parce qu’ils ressemblent à des bluffs.

4. Tu construis une bankroll stable

Les micros sont des formats high variance, mais la discipline préflop réduit la casse :
– Moins de calls marginaux = moins de caves gaspillées.
– Plus de patience = plus d’ITM réguliers.

📝 Conclusion

Respecter ses ranges, ce n’est pas être passif ou “nit”. C’est partir avec une base saine, pour ensuite développer ton agressivité postflop au bon moment. En micro-limites, c’est la clé pour progresser vite et ne pas rester bloqué des mois à 0,25 € ou 0,50 €.

👉 La discipline préflop, c’est ton ticket d’entrée pour construire un vrai edge.

ranges stratégie micro-limites

Pourquoi j’évite les tournois turbo

Dans les micro-limites, beaucoup de joueurs se laissent tenter par les tournois turbo. Les blinds montent vite, l’action est immédiate, et on a l’impression de pouvoir “grinder” plus de parties en moins de temps. Mais derrière cette apparente efficacité, le format turbo cache plusieurs pièges qui, à long terme, peuvent ruiner une bankroll et freiner la progression d’un joueur sérieux.

1. Une profondeur de tapis trop faible

En turbo, les niveaux de blinds augmentent rapidement. Résultat : dès le début du tournoi, on joue avec des tapis moyens faibles. Les spots postflop disparaissent, et le jeu se réduit souvent à des all-ins préflop. Cela empêche d’exploiter les erreurs adverses sur plusieurs streets, ce qui est pourtant la base pour développer un edge en micro-limites.

2. Une variance beaucoup trop élevée

La structure oblige à prendre très vite des flips (coin flips) ou des situations marginales. Même en jouant parfaitement, on sera confronté à un volume énorme d’all-ins précoces. À long terme, cela génère une variance gigantesque, qui peut donner l’illusion d’un bad run permanent et décourager les joueurs. C’est tout simplement plus difficile de tenir une courbe stable en turbo qu’en format classique.

3. Une progression limitée

Si ton objectif est de progresser techniquement, le turbo est contre-productif. Les décisions postflop sont rares, les sizings ont peu d’importance, et la profondeur stratégique est quasiment nulle. Tu apprends à “pousser ou folder”, mais tu ne travailles pas les vraies compétences qui feront de toi un joueur gagnant à long terme : lecture d’adversaires, adaptation des ranges, gestion des spots multiway, etc.

4. Mauvais pour la bankroll

Un joueur sérieux applique une gestion stricte de bankroll (200 buy-ins par limite, par exemple). Or, avec la variance accrue des turbos, ce n’est plus suffisant : il faudrait une réserve encore plus grosse pour absorber les swings. C’est une raison supplémentaire d’éviter ce format si tu veux préserver ton capital.

Conclusion

Les turbos peuvent sembler amusants pour “tenter sa chance” et vivre des sensations rapides. Mais si ton but est de progresser, de construire une bankroll solide et de jouer un poker réfléchi, ils sont un piège. Les structures normales ou semi-turbo offrent beaucoup plus de profondeur, donc plus de possibilités de développer un edge et de réduire la variance.

En micro-limites, le turbo est à éviter : c’est une fausse bonne idée.

Le bad beat, mon meilleur ami

Le bad beat, c’est un bon titre provoc’, parce qu’on a tendance à pleurer dès qu’on en prend un. Pourtant, si on regarde bien, il est loin d’être ton ennemi.

1. Le bad beat, preuve qu’on a pris la bonne décision.

Si tu pars à tapis devant et que tu perds, t’as gagné d’un point de vue EV. Tu as bien joué, et ça veut dire que l’adversaire a mal joué en payant derrière.

2. C’est lui qui te donne ton edge.

Sans bad beats, personne ne paierait avec des mains dominées, et donc ton winrate s’effondrerait. Le fish qui paye avec 72o et qui touche son 2 à la river… c’est frustrant sur le coup, mais c’est précisément ce comportement qui fait que tu seras gagnant sur 1000 tournois.

3. Mental : un test de patience.

Chaque bad beat est comme une petite épreuve qui entraîne ton cerveau à rester calme. Si tu ne tiltes pas, tu gagnes deux fois : une fois sur la décision EV+, et une deuxième fois sur ton mental.

4. À la longue, c’est une bénédiction.

Chaque joueur qui continue à faire ces erreurs te donne de l’argent sur le long terme. Le bad beat, c’est la preuve vivante que tu grindes dans un environnement rentable.

Donc oui, sur le moment ça pique. Mais sans bad beats, le poker n’existerait même pas. Alors au fond, je dois apprendre à aimer mes bad beats. Parce que ce sont eux qui me paient.

mentalbad beat

Le 3-Bet : l’arme indispensable du joueur gagnant

En micro-limites, beaucoup de joueurs se contentent de payer les relances préflop. Résultat : ils subissent, se retrouvent hors de position, et perdent de la value avec leurs mains fortes. Le 3-bet, c’est-à-dire relancer par-dessus une ouverture, est l’un des leviers les plus puissants pour prendre l’avantage. Bien utilisé, il permet de :

  • Construire un pot plus gros avec ses mains premium.
  • Mettre la pression sur des ranges trop larges.
  • Clarifier les ranges adverses et simplifier les décisions postflop.

Pourquoi 3-bet ?

  1. Value : obtenir le maximum de jetons quand on a une main très forte (JJ+, AK).
  2. Isolation : punir un open trop loose, surtout en fin de parole.
  3. Bluff sélectif : voler le coup préflop avec des mains moyennes qui bloquent des premiums (ex. A5s, KQs).

En micro, la majorité des gains viendront du 3-bet pour value. Mais apprendre à insérer quelques bluffs bien choisis rend ton jeu beaucoup plus difficile à lire.

Le sizing

En règle générale :

  • Hors de position : 3-bet à 3,5x l’open.
  • En position : 3x suffit.
  • Si l’adversaire a plusieurs limpers derrière lui → on peut monter à 4–5x pour isoler.

Adapter aux micro-limites

  • Contre les nits : 3-bet serré, presque uniquement pour value. Ils folderont trop ou paieront seulement avec les monstres.
  • Contre les loose passifs : 3-bet large en value, car ils paieront trop souvent avec pire.
  • Contre les agressifs : équilibrer un peu, insérer des bluffs avec bloqueurs (Axs, KQs), mais rester discipliné.

Attention aux erreurs fréquentes

  • 3-bet trop petit : tu donnes de bonnes cotes aux calls et te retrouves dans des pots compliqués.
  • Trop de flat avec premiums : tu perds de la value et tu laisses des mains dominées voir un flop gratuit.
  • 3-bet bluff sans plan postflop : si tu n’es pas à l’aise postflop, garde ton énergie pour les spots clairs.

Conclusion

Le 3-bet est un outil indispensable pour passer du statut de joueur passif à celui de joueur qui dicte le tempo. En micro-limites, concentre-toi d’abord sur le 3-bet de value, puis ajoute petit à petit quelques bluffs intelligents. Avec de bons sizings et une sélection adaptée aux profils adverses, ton jeu préflop gagnera en puissance, et tes décisions postflop deviendront plus faciles.

Vidéo : Ranges préflop — Kill Tilt Live

Une vidéo indispensable pour comprendre les bases des ranges préflop. Idéale pour les débutants qui veulent progresser rapidement, mais aussi utile aux joueurs plus confirmés qui cherchent à revoir leurs fondamentaux.

Multitabling : combien de tables faut-il jouer vraiment ?

En micro-limites, on entend souvent : “Fais du volume ! Plus tu joues de tournois, plus tu lisses la variance.” C’est vrai. Mais à force de vouloir trop cliquer, beaucoup finissent par jouer en pilote automatique… et perdent tout l’avantage.

👉 La vraie question, ce n’est pas “combien de tables maximum tu peux ouvrir”, mais “combien de tables tu peux vraiment jouer bien”.

  • Si tu joues 1 ou 2 tables, tu réfléchis à chaque spot, tu progresses vite… mais tu fais peu de volume, et donc tu ressens plus la variance.
  • À partir de 3 tables, tu gardes de la réflexion tout en augmentant ton volume. C’est le sweet spot pour beaucoup de joueurs de micro.
  • À 4 tables et +, le risque, c’est d’être débordé. Tu prends des décisions mécaniques, tu rates les reads, et ton edge disparaît.

Le multitabling, ce n’est pas une course. C’est un équilibre. Plus tu ajoutes de tables, plus tu dois accepter de perdre en qualité de décision.

⚖️ Retiens une règle simple :
Joue le nombre de tables où tu prends encore du plaisir à réfléchir. Si tu n’as plus le temps de penser à pourquoi tu mises, check ou fold… c’est que tu en as ouvert une de trop.

billet persomultitablingmicro-limites

Faut-il jouer sur un seul site de poker ou en tester plusieurs ?

Quand on débute (ou qu’on grind les micros), une question revient toujours : est-ce que je reste fidèle à une seule room, ou est-ce que je m’inscris partout ?

👉 Winamax : c’est le géant en France. Trafic énorme, tournois variés à toutes les limites, structures souvent correctes même en micro. Le rake est dans la moyenne, le logiciel est fluide, et surtout : il y a énormément de récréatifs. Bref, si tu veux grinder sérieusement les micros, c’est le meilleur point de départ.

👉 PokerStars : plus international, mais en France le trafic est plus faible qu’avant. Logiciel solide, mais rake assez élevé, et fields plus durs que sur Winamax. Ça reste une bonne alternative pour varier, mais ce n’est pas “l’autoroute” des micros.

👉 PMU / PartyPoker : souvent sous-estimés. Le trafic est plus petit, mais les fields peuvent être plus softs (moins de regs qu’ailleurs). Le logiciel est un peu vieillot, mais certains y trouvent leur compte.

👉 Unibet : logiciel fun, table sans HUD, approche plus récréative. Si tu veux grinder sérieusement, ça peut être frustrant, mais c’est une bonne room pour “respirer” entre deux sessions sérieuses.


Alors, un seul site ou plusieurs ?

  • Un seul site (ex. Winamax) : tu concentres ta bankroll, tu montes plus vite de limites, et tu maîtrises mieux ton environnement. C’est la voie la plus simple pour progresser sans te disperser.
  • Plusieurs sites : ça permet de profiter des bonus de bienvenue, de comparer les niveaux de jeu, et de ne pas être prisonnier d’un seul logiciel. Mais ça dilue ta roll et ça demande plus d’organisation.

Le conseil en micro

Si tu débutes ou si tu veux monter sérieusement : reste sur un seul site, idéalement Winamax, au moins jusqu’à 5 € ou 10 €. Quand tu auras une bankroll solide, rien ne t’empêche d’ouvrir ailleurs pour tester.

Moralité : mieux vaut être un régulier gagnant sur une room, que de se disperser perdant sur quatre.

billet persosites de pokerwinamax

Mes stats après 1500 tournois : ROI et ITM

Je le dis souvent sur ce site : je ne vends pas du rêve, je partage juste un parcours réel en micro-limites. Alors aujourd’hui, je vais jouer la transparence : voici mes chiffres après environ 1500 tournois joués.

  • ROI : 8 %
  • ITM : 18,8 %

Qu’est-ce que ça veut dire concrètement ?
👉 Ça veut dire que je suis un joueur gagnant sur le long terme. Pas un génie, pas un futur pro, mais quelqu’un qui a trouvé une stabilité sur les micro-limites.

Un ROI positif, surtout après un gros volume (plus de mille tournois), ce n’est pas de la chance : c’est la preuve que la discipline et la méthode paient.
Un ITM à presque 19 %, ça montre que je ne me contente pas de “grinder les min-cash”, mais que j’arrive à transformer régulièrement mes tournois en vraies perfs.

Évidemment, ce ne sont pas des chiffres qui font rêver YouTube ou Twitter. Mais c’est la réalité du grind micro-limites : progresser pas à pas, comprendre ses erreurs, et s’accrocher malgré la variance.

Et c’est exactement ça que je veux partager ici : un parcours honnête, chiffré, sans exagération.

Les sizings, ou comment j’ai arrêté de "miser pour voir"

Pendant longtemps, mon plus gros leak, c’était mes sizings.
Je misais sans vraiment penser à ce que je racontais avec mes mises. Trop fort avec du moyen, trop faible avec du lourd… bref, un désordre total. Et pourtant, tout part de là : la taille de ta mise, c’est le langage du poker.

À force de grind les micros, j’ai fini par comprendre que les sizings, c’est pas juste une question de chiffres — c’est une question d’intention.
Quand tu mises 30 %, 60 %, 80 % du pot, tu racontes une histoire différente. Et aujourd’hui, c’est une des choses qui a le plus fait évoluer mon jeu.

Je n’ai pas “appris les sizings” en une semaine. C’est venu petit à petit, en observant, en testant, en notant ce qui marchait — et surtout, en arrêtant de faire les choses mécaniquement.
Maintenant, chaque mise a une raison. Et franchement, ça change tout : je perds moins d’argent dans les spots moyens, je value mieux mes mains fortes, et je bluffe plus efficacement.

C’est ça, la vraie progression. Pas un “truc magique”, juste une meilleure cohérence entre ce qu’on fait et ce qu’on veut raconter à table.

Chris Moneymaker : le comptable qui a lancé le poker moderne

En 2003, personne ne connaissait Chris Moneymaker.
Un Américain banal, comptable dans le Tennessee, 27 ans, aucune expérience du circuit professionnel. Il joue quelques tournois en ligne sur PokerStars, mise 39 $ dans un satellite… et gagne son ticket pour le Main Event des World Series of Poker à Las Vegas.

Personne ne croit à son histoire. Déjà, son nom semble inventé (“Moneymaker”, littéralement “faiseur d’argent”). Et puis, à l’époque, le Main Event, c’est le royaume des pros : des joueurs de casino, des légendes des années 90, des figures de télé. Pas des types assis derrière un écran après le boulot.

Mais Moneymaker débarque à Vegas, joue sans complexe et, à la surprise générale, atteint la table finale. Il bluffe des légendes, notamment Sam Farha, qu’il piège avec un bluff d’anthologie devenu mythique : tapis sur la rivière avec rien, un pur move de courage. Farha jette ses cartes. Ce coup change tout. Quelques heures plus tard, Moneymaker devient champion du monde 2003 et empoche 2,5 millions de dollars.

Le lendemain, le monde entier se dit : “Si un comptable peut gagner, moi aussi.”

Et c’est là que naît le “Moneymaker Effect”. Des millions de joueurs s’inscrivent sur PokerStars, PartyPoker, Full Tilt. Les émissions de poker explosent à la télévision, les tables en ligne se remplissent, et le Texas Hold’em devient une langue universelle.

Avant lui, le poker était un jeu de casino.
Après lui, c’est devenu une culture mondiale.

Moneymaker n’a jamais refait un aussi grand coup. Il n’est pas devenu un génie du jeu, ni une machine à titres. Mais il a ouvert la porte à une génération entière : les amateurs devenus pros, les grinders, les streamers, les joueurs qui vivent ce jeu comme un art de penser, pas juste un pari.

Aujourd’hui encore, son nom reste associé à la démocratisation du poker moderne — un tournant que personne n’avait vu venir.

Et aujourd’hui, que devient Chris Moneymaker ?

Vingt ans après son exploit, Moneymaker n’est plus un joueur de tournois réguliers, mais il reste une figure respectée du poker mondial. Il continue à jouer des événements majeurs de temps en temps, notamment les WSOP et quelques circuits américains. Après avoir quitté PokerStars, il a rejoint America’s Cardroom, une plateforme où il représente la marque comme ambassadeur.

Il a aussi ouvert le “Moneymaker Social Club”, une salle de poker à Paducah, dans le Kentucky — un lieu convivial, à son image, où il veut “ramener le poker à ses racines sociales”. En parallèle, il donne parfois des conférences et apparaît dans des documentaires sur le boom du poker.

Chris Moneymaker n’est plus le symbole du rêve américain par hasard : il en est devenu le rappel tranquille. Pas une légende pour ses résultats, mais pour ce qu’il a déclenché. Un homme normal qui, une fois dans sa vie, a joué sans peur — et changé le destin d’un jeu entier.

culturepokermoneymakerhistoire

Le poker, c’est l’école de la lucidité

Le poker t’oblige à voir le monde tel qu’il est, pas tel que tu voudrais qu’il soit. C’est un jeu qui ne récompense ni l’espoir, ni la colère, ni la bonne volonté. Il récompense seulement la clarté.

Chaque main est une petite leçon de lucidité : tu prends des décisions avec des informations incomplètes, tu gères l’incertitude, tu encaisses les injustices, et tu continues. Rien de plus proche de la vie.

La plupart des gens confondent lucidité et pessimisme. Être lucide, ce n’est pas se dire que tout va mal, c’est accepter que les choses ne se plient pas à ton désir. Le poker t’enseigne ça mieux que n’importe quel bouquin de philosophie : tu peux faire tout juste et perdre quand même.

C’est brutal, mais ça rend vrai. Parce qu’à force de perdre des coups que tu as bien joués, tu comprends enfin la différence entre contrôler tes choix et contrôler les résultats. Et ce jour-là, t’arrêtes de t’inventer des excuses.

La lucidité, c’est de jouer sans te raconter d’histoires. D’arrêter de croire que la variance te doit quelque chose, que les autres jouent “malheureusement bien”, ou que le destin a décidé de t’humilier. La lucidité, c’est de voir la main telle qu’elle est, l’adversaire tel qu’il joue, et toi tel que tu es. Sans filtre.

Et c’est là que le poker devient plus qu’un jeu : un miroir. Parce que quand tu apprends à voir clair sur les tables, tu commences aussi à voir clair dans le reste.

Les micros, miroir du vrai poker

On dit souvent que les micro-limites sont un enfer. En réalité, c’est juste un miroir. Ce que tu vois dans les micros, c’est le poker à nu : sans ego de reg, sans tracker fétichisé, sans stratégie copiée sur un solver. Juste des gens qui jouent.

Aux micros, tout est brut : les erreurs, les émotions, la peur de perdre un euro. C’est là que tu comprends ce que le poker provoque vraiment chez l’humain. Le joueur pressé qui call tout “parce qu’il veut voir”, celui qui bluffe pour se prouver quelque chose, celui qui s’écroule après un bad beat… Tous les profils du poker mondial sont déjà là, condensés.

Ce que les pros appellent “erreurs” dans les micros, c’est souvent juste l’expression naturelle des émotions. Et c’est ce chaos qui rend le jeu fascinant. Apprendre à gagner dans les micros, ce n’est pas “descendre au niveau des autres” : c’est apprendre à naviguer dans un océan d’instinct et d’imprévisibilité. Si tu sais faire ça, tu sauras jouer partout.

Le poker, à la base, ce n’est pas des solveurs, des trackers ou des discussions de forums : c’est des gens autour d’une table, qui essaient de lire les autres et de survivre à leurs propres impulsions. Les micros, c’est ça. Le vrai poker.

♠️ Stu Ungar : le génie maudit du poker

Certains joueurs laissent leur empreinte par la technique. D’autres par les titres. Stu Ungar, lui, a laissé les deux — et un vide immense derrière.

Né à New York en 1953, il apprend les cartes dans les tripots où travaille son père. À quinze ans, il bat déjà les meilleurs en gin rummy, un jeu où la mémoire et l’observation priment sur la chance. Les vieux pros refusent vite de jouer contre lui : il gagne trop, trop souvent, trop facilement.

À la fin des années 70, il débarque à Las Vegas et découvre le Texas Hold’em. En 1980, à seulement 26 ans, première participation au Main Event des WSOP : il gagne. En 1981 : il regagne. Back-to-back. Son style est hyper-agressif, moderne avant l’heure : il 3-bet, met la pression, et lit les gens avec une précision qui effraie. Doyle Brunson dira : « Ungar voyait à travers toi. »

Mais le génie a un prix. Incapable de se contenir, Ungar brûle ses gains dans la cocaïne et les paris. Il peut gagner un million la nuit et tout perdre le lendemain. Fin des années 80 : ruiné, amaigri, oublié. Il dort parfois dans des motels, incapable de décrocher du jeu comme de la poudre.

En 1997, il revient. Billy Baxter lui prête le buy-in (10 000 $). Il n’a plus rien, sauf son talent. Il entre dans le Main Event et détruit le field. Quand il gagne sa troisième couronne, les caméras filment un homme épuisé mais lucide : « C’est peut-être ma dernière victoire. »

Cinq mois plus tard, on le retrouve mort dans une chambre d’hôtel minable : overdose. Il avait 45 ans. Il laisse un record intact : trois victoires au Main Event (1980, 1981, 1997).

Ungar n’a jamais eu le temps d’être vieux ni de capitaliser sur son génie. Son histoire résume le poker à sa vérité la plus crue : un jeu qui récompense la lucidité, mais qui punit l’excès. Stu Ungar voyait tout sur une table, sauf le gouffre qui l’attendait en dehors. Et c’est pour ça qu’on s’en souvient encore.

Stu Ungar – Le destin tragique du plus grand joueur de cartes de tous les temps

Retour sur la vie fulgurante de Stu Ungar, génie absolu du poker et du gin rummy. Vainqueur du Main Event des World Series of Poker à trois reprises (1980, 1981, 1997), il a marqué l’histoire par un talent inhumain… et un destin tragique. Cette vidéo de Kill Tilt retrace la trajectoire d’un joueur aussi brillant que destructeur, symbole d’un poker où le génie et la démesure se confondent.

Les World Series of Poker (WSOP) : l’épicentre du poker mondial

Quand on pense “poker”, on pense souvent à Las Vegas, aux lunettes noires et aux jetons qui volent. Mais derrière l’image de cinéma, il y a un tournoi qui règne en maître depuis plus de 50 ans : les World Series of Poker.

L’origine : un défi entre légendes

Tout commence en 1970, quand Benny Binion, propriétaire du casino Horseshoe à Vegas, décide d’inviter sept des meilleurs joueurs du pays pour un affrontement à huis clos. L’idée ? Déterminer qui est le meilleur joueur du monde. Les WSOP sont nés comme ça : un vote entre pros, sans tournoi, sans croupier, juste une réputation à défendre. Le poker à l’état brut.

L’année suivante, le format change. Place à un vrai tournoi de No Limit Texas Hold’em. L’entrée coûte 10 000 $, une somme énorme à l’époque. C’est le début du Main Event, devenu depuis le Graal absolu pour tout joueur de tournoi.

Une explosion mondiale

Pendant des années, les WSOP restent l’affaire des pros américains. Puis vient le tournant de 2003. Un certain Chris Moneymaker, qualifié via un satellite à 39 $, remporte le Main Event et 2,5 millions de dollars. Ce type, comptable sans histoire, incarne le rêve de tous les amateurs. Le “boom” du poker est lancé. Internet explose. Les WSOP deviennent un phénomène planétaire.

Aujourd’hui, les WSOP attirent des dizaines de milliers de joueurs chaque été à Las Vegas, pour plus de 80 tournois dans toutes les variantes imaginables : Hold’em, Omaha, Stud, Razz, 2-7 Lowball, Mixed Games… Et même des formats comme le “Colossus” à 400 $ l’entrée ou le “High Roller” à 250 000 $.

Le bracelet : plus qu’un trophée

Gagner un tournoi WSOP, c’est obtenir un bracelet. Pas une simple babiole : c’est une médaille d’or dans le monde du poker. Certains joueurs en ont fait une obsession. Phil Hellmuth en a 17. D’autres, comme Doyle Brunson ou Daniel Negreanu, sont devenus des légendes grâce à eux.

Mais aujourd’hui, avec la multiplication des tournois, la valeur d’un bracelet fait débat. Certains estiment qu’il s’est “dilué”. D’autres pensent qu’un bracelet reste un accomplissement immense, surtout dans des fields de plusieurs milliers de joueurs.

Un rêve… et une machine commerciale

Les WSOP font rêver, c’est certain. Mais c’est aussi une énorme machine à cash. Sponsors, coverage en direct, merchandising, satellites en ligne… Chaque joueur est une cible marketing potentielle. Et derrière le prestige, il faut supporter 10 jours de grind intense dans des salles bondées, sur des chaises en plastique, avec parfois des horaires absurdes.

Conclusion : un passage obligé ?

Pour beaucoup de joueurs, les WSOP restent une étape incontournable. Pas forcément pour l’argent, mais pour ce que ça représente : l’histoire, la compétition, et la chance de graver son nom quelque part, au moins une fois.

Même depuis ton écran en France, avec 10 € sur Winamax, il y a un fil invisible qui te relie à Vegas. C’est ça, la magie des WSOP.

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Bad run : quand le poker te crache à la gueule

Publié le 17 octobre 2025

J’écris cet article alors que je suis en plein dedans. Pas après coup, pas à froid, pas avec le recul d’un sage auto‑proclamé qui a “survécu à la variance”. Non. Là, je suis dans le dur.

11, peut‑être 12 sessions perdantes de suite. Aucun ITM. Une bankroll qui s’évapore. Et cette sensation familière : celle de se faire marcher dessus par le jeu. Tu lances tes 3 tables, tu joues bien, tu prends les bons spots, et tu perds. Encore. Et encore. Et encore.

C’est quoi un bad run ?

Ce n’est pas une mauvaise journée. Ce n’est pas juste un flip perdu. Ce n’est pas un fish qui chatte sa quinte par les deux bouts. C’est une série noire, parfois statistiquement cohérente, parfois complètement injustifiable. Mais dans tous les cas, c’est épuisant.

C’est cette période où tu vois tes mains se faire cracher dessus, où les boards s’acharnent, où la variance semble te pointer du doigt et te dire : “pas pour toi, pas ce soir.”

Tu checkes Xeester. Tu vérifies. Tu vois la courbe Net qui se rapproche de l’EV comme deux trains qui vont finir par se croiser dans la nuit. Tu n’as rien à te reprocher. Et pourtant tu perds. Et tu continues à jouer. Parce que t’as rien d’autre. Parce que le grind, c’est ça aussi.

Mentalement, c’est le bordel

C’est là que le poker te teste vraiment. Pas sur une main, mais sur ta capacité à ne pas vriller quand rien ne rentre.

Tu remets tout en question : ton niveau, ta stratégie, tes choix, ton existence même dans l’univers micro-limites. Tu te dis : “Peut-être que je suis un joueur perdant, au fond.” Puis tu te reprends. Tu regardes ton historique. Tu regardes ton jeu. Tu sais que tu ne spew pas. Tu sais que tu joues carré. Tu sais que t’as le droit de run bad.

Mais le doute est là. Tapis dans un coin.

Et parfois tu craques un peu. Tu bluffes un spot où t’aurais pas dû. Tu call light parce que t’en peux plus. Tu surjoues une pocket parce que t’en as marre de te faire marcher dessus. Tu fais pas n’importe quoi, non. Mais tu t’abîmes un peu. Et tu le vois.

Qu’est-ce que ça t’apprend ?

Peut-être rien. Ou peut-être tout.

Peut-être que tu deviendras plus patient. Peut-être que tu sauras mieux encaisser la prochaine fois. Peut-être que ça fera partie du bagage, du volume, du métier. Ou peut-être que ça te laissera juste fatigué, vidé, avec l’envie de faire autre chose.

Ce que je peux dire, c’est que je n’ai jamais aussi bien joué que pendant ce bad run. Parce qu’il faut jouer sans espoir. Jouer pour jouer juste. Pas pour gagner.

Le poker ne vous doit rien (et c’est tant mieux)

Le poker ne vous doit rien. Pas une river. Pas un ROI. Pas un petit sourire compatissant quand vous jouez bien et que vous bustez quand même.
Et c’est pas une injustice. C’est la règle du jeu.

Ce jeu, c’est pas une promesse. C’est pas une carrière toute tracée, avec points bonus pour effort et sérieux. C’est un bordel structuré, une guerre d’infos incomplètes, un duel constant avec la variance.
Et c’est précisément pour ça qu’il vaut le coup.

Parce que si le poker était “juste”, il serait chiant. Prévisible. Ingrat à sa façon.
Mais là, dans ce chaos, c’est vous qui construisez quelque chose.
Chaque fold dur à faire, chaque bluff calculé, chaque session jouée proprement : ce sont des briques.
Le poker ne vous doit rien, donc tout ce que vous prenez, c’est vous qui l’avez arraché.

Et c’est ça qui rend les victoires belles.
Pas parce qu’elles étaient “méritées”, mais parce qu’elles sont le fruit d’un mental qui n’a pas vrillé.
Parce qu’après 10 sessions de merde, vous êtes toujours là. Toujours à jouer juste. Toujours debout.

Accepter que le poker ne donne rien, c’est pas se résigner.
C’est s’émanciper. C’est arrêter d’attendre, de réclamer, de supplier les cartes.
C’est jouer avec ce qu’on contrôle : notre niveau, notre patience, notre discipline.
Et c’est, au fond, le seul vrai pouvoir qu’on a dans la vie.

Le bad run est terminé (mais pas sans leçon)

C’est fini. Le bad run a pris fin.
Après une quinzaine de sessions où tout partait de travers, j’ai enfin respiré ce soir : deux tables finales dans la même soirée, une victoire sur le DeepStack Hold’em et une 7ᵉ place sur le Monster Stack.
Rien d’extraordinaire pour le monde, mais pour moi, c’est une libération. J’ai rejoué juste, discipliné, lucide. Tout ce que j’essayais de retrouver depuis des semaines.

Et pourtant, la dernière main me reste en travers.
As-Valet sur la table finale. Un joueur qui call ma relance avec Roi-4, sans la moindre logique. Flop parfait pour moi, top paire, je mise fort. Il suit.
La turn lui donne son Roi, et je fais l’erreur : je pousse trop. Je le savais, au fond. J’ai voulu “le punir” d’avoir call au flop sans raison. C’est humain, mais c’est une faute.
Il gagne le coup. Je sors 7ᵉ.

Cette main m’a agacé plus que toutes celles du bad run. Parce que j’ai perdu non pas contre la variance, mais contre ma propre impulsion.
Mais c’est aussi pour ça que j’aime ce jeu : il te renvoie ton reflet sans filtre. Il ne ment jamais. Tu gagnes quand t’es lucide, tu perds quand tu veux prouver.

Alors oui, j’ai gagné de l’argent cette session, et pas qu’un peu.
Mais la vraie victoire, c’est d’avoir retrouvé le contrôle.
Le bad run, lui, a compris la leçon.

Le poker, jeu d’argent ou jeu d’art ?

On dit que le poker est un jeu d’argent.
C’est vrai. Et en même temps, c’est faux.

Un joueur qui commence rêve de doubler 10 €, de monter une bankroll, de prendre un ticket 250 K garanti. Il veut gagner. Normal. Mais très vite, il découvre que le poker ne distribue pas les gains à ceux qui veulent, mais à ceux qui tiennent. Et surtout, à ceux qui comprennent.

Alors il apprend. Les probabilités, les cotes, les ranges, les sizings. Il étudie, il analyse, il fold des belles mains, il bluffe des merguez. Et il découvre un truc étrange : plus il comprend, moins il joue pour l’argent.

💸 L’argent est le carburant. Pas la destination.

Si le poker était un jeu purement financier, les meilleurs seraient ceux qui ont le plus gros compte en banque. Mais les plus respectés sont ceux qui jouent juste, longtemps, avec style. Ceux qui font une relance qui dit je sais ce que tu as, un check qui sent le piège, un hero call qui rattrape dix erreurs.

Ce n’est pas une obsession du gain, c’est une quête de beauté.
L’élégance dans la prise de décision. La maîtrise dans le chaos. La lucidité face à l’aléatoire.

Car le poker, à sa racine, est un jeu de mise en scène.

Tu ne poses pas des cartes. Tu racontes une histoire. Tu fais croire. Tu mens. Tu montres ce que tu veux qu’on voie, tu caches ce que tu penses, tu choisis chaque sizing comme une phrase.

C’est du théâtre. Du bluff. De la psychologie appliquée.

Alors oui, c’est un jeu d’argent. Mais c’est aussi un jeu d’acteur, de stratège, de funambule.

Et parfois, dans un tournoi paumé à 50 centimes, à 2h du matin, tu feras un move tellement propre, tellement logique, tellement juste… …qu’il vaudra plus que tous les gains de la semaine.

Le poker, art invisible

Et c’est là qu’on comprend : le poker n’est pas seulement un jeu d’argent. C’est un art. Un art exigeant, invisible, éphémère. Un art que seuls ceux qui tiennent dans la durée peuvent apprécier.

Alors la prochaine fois qu’on te demande :
“Tu gagnes de l’argent, au moins ?”
Tu peux répondre :
“Je gagne en clarté. Et c’est déjà pas mal.”

Portrait : Shedwick, l'aura d'un joueur à part

Dans le monde du poker de tournoi, certains joueurs impressionnent par leurs résultats, d’autres par leur technique. Et puis il y a ceux qui imposent une présence. Ceux dont on sent, avant même qu’ils ne misent une blind, que quelque chose va se passer. Shedwick fait partie de cette catégorie rare.

Portrait

Un style reconnaissable immédiatement

Shedwick a cette façon d’être à table qui marque. Calme, précis, entièrement dans le moment. Il n’a pas besoin d’être bruyant, ni de s’agiter pour prendre de la place. Sa manière d’observer, de réfléchir, de respirer presque, suffit à installer une tension particulière. Les amateurs comme les pros le disent : quand Shedwick est sur une table, l’atmosphère change.

Une technique qui dépasse les schémas classiques

Ce qui frappe, c’est son équilibre. Il n’est ni un joueur ultra-agressif façon 2005, ni un pur solver humain incapable d’adapter. Il joue simple, mais jamais simpliste. Il attaque quand il faut, ralentit quand d’autres se précipiteraient, accepte les variations de stack sans perdre le fil. Shedwick donne l’impression d’avoir intégré le jeu dans ses réflexes. Une seconde nature.

Le respect des pros

Plusieurs joueurs expérimentés l’ont déjà surnommé leur “bête noire”, dont Davidi Kitai lui-même. Ce n’est pas un hasard. Shedwick réussit là où beaucoup échouent : rester imprévisible tout en jouant fondamentalement juste. Il comprend ce que ses adversaires ressentent, ce qu’ils redoutent, ce qu’ils veulent éviter. Et il construit son jeu autour de ça.

Une présence qui marque les esprits

Aujourd’hui, dans les hautes limites comme dans les tournois prestigieux, très peu de joueurs dégagent une telle impression de facilité. Une main suffit pour comprendre pourquoi les caméras de poker adorent le suivre. Ce n’est pas qu’il fait des coups “spectaculaires”. C’est son calme, son assurance, son timing qui sont spectaculaires.

Pourquoi en parler sur MicroPoker ?

Parce que même en micro-limites, étudier des joueurs comme Shedwick a du sens. Il montre ce que devient un joueur quand :

  • il connaît parfaitement les ranges standard,
  • il sait quand s’en écarter,
  • il joue l’adversaire autant que les cartes,
  • il reste stable malgré la variance,
  • il traite chaque décision comme un instant isolé.

Ce n’est pas une simple “star du poker”. C’est une boussole pour comprendre ce qu’est vraiment le haut niveau.

🎥 Ma première vidéo YouTube – soyez indulgents !

C’est ma toute première vidéo. Rien de parfait, rien de léché : juste un essai, brut, honnête. Je teste, j’explore, j’apprends.

Qui suis-je ?

Je m’appelle Nico, joueur de poker passionné qui grind les micro-limites depuis plus d’un an. Je ne suis pas un pro, juste un joueur sérieux qui crush les micros avec méthode. Je partage simplement un parcours réel, avec ses réussites, ses erreurs, ses doutes et ses progrès. Au fil de plus de 1500 tournois, j’ai construit un ROI positif, atteint de nombreuses tables finales, et surtout acquis une vraie expérience de ce que c’est que de naviguer dans les petites limites.

Pourquoi ce site ? Parce que je sais à quel point les micros peuvent donner l’impression de tourner en rond. Tu joues sérieusement, tu fais des belles perfs, tu gagnes parfois… et malgré tout, tu as l’impression de stagner. Cette sensation, je la connais bien : je l’ai vécue, je la vis encore parfois, et c’est exactement pour ça que j’ai créé MicroPoker. Pour mettre de l’ordre, donner des repères, et montrer que même en micro, on peut jouer sérieusement et progresser pas à pas.

Ici, je partage mes règles immuables, mes ranges préflop (adaptées spécifiquement aux micro-limites), mes réflexions postflop, mais aussi mes erreurs, mes bad beats et mes bad runs. Le but n’est pas de donner une méthode miracle, mais d’apporter un regard honnête sur le grind en micro-limites : ce que j’ai appris, ce que j’ai corrigé, et ce que je continue de travailler.

Mon style est clair : TAG moderne (tight-agressif évolutif). Mon approche du jeu reste serrée hors position et active en position. Les ranges sont structurées, pensées pour jouer des coups maîtrisables, mais suffisamment larges pour profiter des spots de vol et de pression postflop. C’est un poker d’observation et de discipline, où chaque main jouée a un plan précis. L’objectif n’est pas de jouer beaucoup, mais de jouer juste — et d’imposer le rythme quand les conditions s’y prêtent. Être plus discipliné préflop, c’est aussi éviter beaucoup de spots compliqués et se donner la liberté d’agresser quand c’est vraiment EV+.

Si tu veux du concret, de l'honnêteté et un point d'ancrage pour progresser : Bienvenue sur MicroPoker.

Règles immuables (spécifiques aux tables 6-max)

  • Gestion de bankroll stricte : 200 buy-ins minimum avant de monter de limite.
  • Jamais plus de 3 tables ouvertes en même temps.
  • Un seul re-entry possible, et uniquement au niveau 1.
  • Style serré-agressif (TAG) comme base de jeu.

Pourquoi 200 buy-ins ?

Les tournois sont très volatils : il est courant de subir 50 ou 100 tournois perdants de suite, même en jouant correctement. Avoir 200 buy-ins de sécurité permet de traverser ces périodes sans tilt ni broke.

Limite Bankroll nécessaire
0,25 € 50 €
0,50 € 100 €
1 € 200 €
2 € 400 €

Tables : pourquoi je joue 3 max

Au-delà de 3 tables, je perds en concentration et en qualité de décision. Mieux vaut jouer peu de tables mais bien, que beaucoup en mode automatique.

Re-entry

Un seul re-entry est autorisé, uniquement au premier niveau du tournoi. Après ça, si je bust, c’est terminé : discipline avant tout.

Style

Je joue tight-agressif : je sélectionne mes spots préflop, j’appuie quand j’ai l’avantage, et j’évite les coins flips inutiles.

Le style TAG (serré-agressif) : la base gagnante aux micros

Le poker de tournoi demande de la discipline. Aux micro-limites, là où la majorité des joueurs entrent dans tous les coups et callent sans réfléchir, adopter un style serré-agressif (TAG) est l’arme la plus rentable. C’est une stratégie simple à comprendre, mais redoutablement efficace si elle est appliquée avec rigueur.

Qu’est-ce que le TAG ?

Serré” veut dire que tu joues une sélection de mains précises, pas toutes celles qui te paraissent « belles ». “Agressif” signifie que, quand tu décides d’entrer dans un coup, tu le fais en misant ou en relançant, pas en payant passivement.

Concrètement, ça donne :

  • Préflop : tu ouvres surtout les bonnes mains (paires moyennes à fortes, broadways, connecteurs assortis dans certaines positions).
  • Postflop : tu continues l’agression avec des mises réfléchies, surtout quand tu as touché quelque chose ou un bon tirage.

Pourquoi ça marche aux micros ?

  1. Les joueurs callent trop : si tu mises avec de vraies mains, ils vont souvent te payer avec pire. C’est exactement ce que tu veux.
  2. Tu évites les pièges : en jouant peu de mains, tu es moins souvent impliqué dans des situations compliquées avec des mains marginales.
  3. Tu fais grossir les bons pots : l’agression te permet de construire de la value quand tu es devant, au lieu de laisser l’adversaire voir des cartes gratuites.
  4. Tu imprimes le respect : avec le temps, les autres finissent par te voir comme un joueur solide. Tu peux alors voler plus de pots.

Exemple typique

Tu es au bouton avec A♠9♠. Tout le monde a fold.

  • Style loose-passif : call, tu laisses les blindes décider et tu perds l’initiative.
  • Style serré-passif : fold, tu rates une main très forte en position.
  • Style TAG : relance 2,5–3 blindes. Tu montres de la force, tu prends les blinds immédiatement ou tu joues en position avec l’avantage.

Les erreurs à éviter

  • Jouer trop large sous prétexte de “mettre de l’action”. Aux micros, ça brûle ton tapis.
  • Être agressif avec n’importe quelle main : agressif ne veut pas dire suicidaire.
  • Trop check/call. C’est le style qui perd le plus : tu payes sans prendre le contrôle du coup.

En résumé

Le TAG, c’est la fondation d’un jeu gagnant : patience, sélection, agressivité réfléchie. Ça ne fait pas de toi un joueur “créatif” aux micros, mais ça te donne un avantage énorme contre les fields qui jouent trop large et trop mal. Une fois cette base maîtrisée, tu pourras l’assouplir avec plus d’expérience et ajouter des bluffs calculés.

Ne pas slowplay en micro-limites

Le slowplay, c’est l’idée de sous-jouer une grosse main (AA, KK, brelan flopé…) en checkant ou en misant petit, pour “attirer” les adversaires dans le piège.
Sur le papier, ça peut sembler malin.
En pratique, en micro-limites, c’est une erreur énorme.

Pourquoi le slowplay ne marche pas en micro ?

  1. Les joueurs payent déjà trop.
    Pas besoin de les appâter : si tu mises correctement, ils vont te suivre avec top paire, deuxième paire, tirage bidon, gutshot… bref, ils ont toujours une excuse pour te donner des jetons.
    👉 Miser, c’est plus rentable que d’espérer qu’ils bluffent.
  2. Tu rates de la value.
    Si tu check avec AA sur un flop K-7-3 rainbow, tu perds une street de mise.
    En micro, chaque street de value compte : c’est ton edge.
  3. Tu te mets en danger.
    En slowplay, tu laisses des cartes gratuites sortir.
    Tu passes de “gros favori” à “victime de la river” parce que tu as laissé rentrer un tirage.
    👉 C’est comme laisser ton adversaire voir un flop “en solde”.

Exemple concret

  • Tu as QQ au bouton.
  • UTG ouvre 2,5 BB, tu décides juste de payer “pour piéger”.
  • Le flop tombe : A-7-4.

Résultat ? Ta main perd toute sa force. Tu aurais 3-betté préflop → tu gagnes souvent directement ou tu prends un gros pot.
En slowplayant → tu subis le board.

Autre exemple :

  • Tu as brelan de 8 sur un flop 8-J-2.
  • Tu check pour “piéger”.
  • La turn amène un 9.
  • L’adversaire, qui avait 10-Q, fait quinte.
  • Tout ton tapis y passe.

Alors qu’en misant flop et turn, tu le fais payer cher pour aller chercher sa quinte (et souvent, il aurait fold avant).

La règle en micro-limites

👉 Miser ses grosses mains :

  • Préflop : 3-bet tes premiums.
  • Flop : value tes brelans, tes overpaires, tes top paires bien kickées.
  • Turn et river : continue à value si tu es devant.

Si tu hésites entre check et bet avec une grosse main, miser est quasiment toujours la meilleure option en micro.

Le seul cas où slowplay peut avoir du sens

  • Contre un joueur ultra-agressif, qui mise dès qu’on lui montre de la faiblesse.
  • Et encore, il faut que le board soit ultra-sec (ex. A-7-2 rainbow avec AA en main).
  • En dehors de ce profil très précis → oublie le slowplay.

📝 Conclusion

En micro-limites, le slowplay n’est pas “intelligent”, c’est un leak coûteux.
Les joueurs payent trop, ne bluffent pas assez, et tu as besoin de chaque jeton de value.
Alors, au lieu de tendre un piège inutile : misez vos grosses mains.
C’est ça, le vrai secret pour gagner en micro.

L’art du fold en micro-limites

En micro-limites, on adore voir des flops, payer “par curiosité”, et espérer que ça passe. Pourtant, la clé pour progresser n’est pas de gagner plus de coups, mais de perdre moins d’argent dans les mauvais spots. Et ça, ça passe par un vrai savoir-faire : le fold.

Pourquoi folder est une arme

  • Tu sauves tes jetons : perdre petit, c’est souvent mieux que de “payer pour voir” et perdre tout ton tapis.
  • Les joueurs de micro bluffent peu : les énormes barrels river sont rarement des bluffs. Quand ça sent mauvais, c’est souvent mauvais.
  • Tu gardes ton edge pour plus tard : tu gagnes de l’argent parce que les autres font des erreurs, pas grâce aux hero calls.

Les erreurs classiques

  • S’entêter avec top paire mauvais kicker.
  • Refuser de croire l’histoire d’un joueur passif qui mise trois streets.
  • Payer “pour ne pas se faire marcher dessus”.

Exemple concret

Tu ouvres AQ au bouton, big blind suit.
Flop : A-10-7 rainbow → tu c-bet, il call. Parfait.
Turn : 10 → tu mises, il call. Tu continues, parfait aussi, tu veux value les Ax plus faibles, les tirages, les floats.
River : 7 → il shove pot. Boom, fulls possibles, tirages ratés inexistants.

Que bats-tu ? Pas grand-chose. En micro, c’est full quasiment 100 % du temps.
👉 Le fold est EV+, même si tu te sens “fort” avec ton As. Quand un joueur micro shove pot river sur un board doublé, il bluff jamais.

Quand NE PAS folder

  • Si tu es short stack en tournoi : parfois tu dois prendre des risques (push/fold).
  • Si le sizing adverse est trop petit : les cotes peuvent justifier un call.
  • Contre un joueur maniaque : folder trop souvent le rend encore plus dangereux.

La règle en micro

👉 Si tu hésites sérieusement entre call et fold, en micro, le fold est plus souvent correct.
Parce que les bluffs sont rares, les mises fortes représentent de la force, et ton edge vient de la patience et de la discipline.

Conclusion

Savoir fold, c’est accepter que chaque jeton économisé vaut autant qu’un jeton gagné.
En micro-limites, les calls “curiosité” coûtent des buy-ins entiers sur le long terme.

Alors, au lieu de chercher le “hero call” pour briller, développe l’art du fold.
👉 Tu monteras ta bankroll plus vite, et tu deviendras un joueur bien plus solide.

L’importance de la discipline en micro-limites

La discipline, c’est le nerf de la guerre aux micro-limites. 90 % des joueurs perdants n’ont pas un problème de technique : ils ont un problème de constance.

1) Transformer une bonne décision en habitude

Prendre une bonne décision une fois, c’est facile. La répéter mille fois sans craquer, voilà le vrai jeu. Ton edge vient de la répétition : respecter tes ranges, folder les mains marginales, tenir tes sizings, ta BRM et ton volume.

  • Pas de « juste pour voir » hors de position.
  • Pas de re-entry supplémentaire « pour se refaire ».
  • Pas de tilt-click après un bad beat.

2) Les micros récompensent la régularité, pas le « talent »

Les fields sont remplis de pressés. Le joueur discipliné avance lentement, note ses erreurs, et laisse la variance s’aplatir. Chaque erreur évitée est un gain invisible mais bien réel.

3) La discipline, c’est aussi savoir ne pas jouer

Tu gagnes de l’argent quand tu sais attendre le bon spot et le bon état mental. Si la lucidité n’est pas là : on ferme le logiciel. La plupart ne perdent pas « à cause des bad beats », mais parce qu’ils ont joué quand ils n’auraient pas dû.

  • Fatigue, tilt, impatience → pause.
  • Stop-loss clair (ex. 3 buy-ins) et stop-win (ex. 4–5 buy-ins).
  • Sessions cadrées, pas de « dernier tournoi pour la route ».

4) Discipline ≠ rigidité

Être discipliné, ce n’est pas s’enfermer. Tu t’écartes des ranges en conscience (profil, dynamique, positions), pas sur un coup d’humeur. La discipline te permet d’improviser sans te perdre.

5) Petits rituels qui changent tout

  • Avant chaque mise, dis-toi à voix basse : value / protection / bluff.
  • Note 2 mains mal jouées juste après la session (rappel pour la suivante).
  • Limiter le nombre de tables pour garder de la réflexion (souvent 2–3 aux micros).

Conclusion

La discipline est le seul vrai « cheat code » des micros. Respecte ta bankroll, tes horaires et tes décisions ; le reste (technique, reads, confiance) suivra naturellement. La régularité écrase la variance.

Ne pense pas en cartes, pense en ranges (même si t’es nul en maths)

Si tu joues encore en te demandant si “As-10 c’est une bonne main ou pas”, tu joues au poker comme on joue à la roulette : à l’intuition, au pif, à la chance. Et si ça marche parfois, ce n’est jamais gagnant sur le long terme. Tu veux être régulier ? Tu veux progresser ? Tu veux arrêter de dire “j’ai bust sur un bad beat” alors que t’étais largement derrière dès le début ? Alors il faut que tu arrêtes de penser en cartes… et que tu commences à penser en ranges.


C’est quoi une range ? Et pourquoi c’est plus important que ta main ?

Une range, c’est l’ensemble des mains qu’un joueur peut avoir dans une situation donnée. Pas une carte. Pas une main. Un ensemble de mains.

Prenons un exemple simple : tu ouvres UTG (premier de parole) avec une relance standard. Tu n’as pas besoin de savoir quelle main tu as pour te poser les bonnes questions. Tu dois savoir quelle est ta range UTG, et à quoi elle ressemble : généralement des mains fortes (Ax suités, grosses paires, Broadways), avec très peu de poubelles. C’est cette range-là que tes adversaires vont essayer de lire, pas ta main exacte.

Et c’est pareil pour toi : quand un joueur te 3-bet au bouton, ne cherche pas à deviner s’il a As-Roi ou paire de Dames. Cherche à savoir quelle est sa range de 3-bet ici. Est-ce qu’il est large ? Est-ce qu’il 3-bet souvent ? Est-ce que sa position le permet ? Ce raisonnement est mille fois plus solide que de “deviner une main” au hasard.


Tu n’aimes pas les maths ? Bonne nouvelle : tu n’en as pas besoin pour ça.

Quand on parle de “penser en range”, certains flippent. Ils s’imaginent devoir connaître des pourcentages compliqués, des formules, des stats chiantes. En fait, non. Tu as juste besoin de catégoriser les mains et d’avoir une idée des types de mains que chaque position ou action représente.

Tu peux faire ça avec des mots simples :

  • Range d’open UTG : mains solides, pas de poubelles
  • Range de 3-bet en SB : souvent des premiums ou des bluffs polarisés
  • Range de flat au bouton : souvent plus large, parfois piégeuse

Et petit à petit, tu vas construire un langage de ranges, qui te permet de raisonner sans te perdre dans les détails.


Pourquoi c’est essentiel en micro-limites

Les joueurs de micro-limites jouent encore avec des idées comme “j’ai une bonne main, je relance” ou “j’ai touché une paire, je call”. Ils ne se demandent pas si leur main est dans leur range, ni si cette range est cohérente avec ce qu’ils essaient de faire. Résultat : ils jouent de manière lisible, déséquilibrée, et finissent par se level eux-mêmes.

Si toi, tu commences à raisonner en termes de ranges cohérentes, même à ton petit niveau, tu prends une avance stratégique énorme. Tu vas :

  • Mieux gérer tes bluffs
  • Moins te level
  • Mieux lire tes adversaires
  • Éviter les erreurs grotesques postflop

Et surtout, tu vas arrêter de te poser la mauvaise question : “Est-ce que ma main est bonne ?”
Tu vas commencer à poser la bonne : “Est-ce que cette main fait partie de ma range dans ce spot ?”


Un exemple concret

Imagine :

  • Tu es au CO (cutoff), tu ouvres avec 9♦9♠.
  • Le bouton te 3-bet.
  • SB et BB fold.

Tu as deux options : call ou fold (le 4-bet est marginal ici). Si tu penses en cartes, tu vas te dire : “J’ai une paire, c’est pas mal, je vais call.”
Mais si tu penses en ranges, tu vas te dire : “Est-ce que 99 fait partie des mains que je défends ici ? Quelle est sa range de 3-bet ? Est-ce qu’il est polarisé ou linéaire ?”
Et là tu peux construire ta décision en fonction de la logique stratégique, pas de ton attachement affectif à tes 9.


Conclusion

Penser en ranges, ce n’est pas être un robot. C’est être un joueur structuré. C’est arrêter de croire qu’il faut lire la main de l’adversaire, et comprendre qu’il faut lire l’ensemble des mains probables. Tu peux être nul en maths, tu peux ne jamais avoir utilisé Flopzilla ou GTO Wizard, tu peux quand même commencer à réfléchir en ranges.

Et tu verras que le poker devient beaucoup plus clair, beaucoup plus logique, et surtout… beaucoup plus rentable.

Comprendre la Fold Equity : l’arme invisible du joueur gagnant

“Je fold plus, je bluffe plus” — cette phrase, tu l’as peut-être dite sans t’en rendre compte, mais elle résume parfaitement ce qu’est la fold equity. C’est pas un concept de génie réservé aux pros. C’est une réalité simple, technique, et hyper rentable… surtout en micro-limites. Et pourtant, beaucoup de joueurs l’ignorent complètement. Alors on remet les pendules à l’heure.


C’est quoi, la Fold Equity ?

La fold equity, c’est la probabilité que ton adversaire fold quand tu mises. Autrement dit : la part de ton espérance de gain qui vient du fait qu’il se couche, pas du fait que tu gagnes au showdown.
Quand tu c-bet avec une gutshot et qu’il fold une petite paire, t’as pas gagné grâce à ta main. T’as gagné grâce à ta fold equity.

Et ça, en micro-limites, c’est une mine d’or. Parce que :

  • Beaucoup de joueurs jouent trop de mains préflop → ils n’ont pas toujours des jeux solides postflop.
  • Ils foldent trop souvent aux mises un peu appuyées, surtout sur des boards dangereux.
  • Ils ont peur de bust et veulent “voir un flop” ou “aller au bout” avec des mains faibles.

Donc toi, quand tu mises au bon moment, t’as pas besoin d’avoir la meilleure main. Il suffit d’avoir assez de fold equity pour que le move soit EV+.


🔍 Un exemple concret

Tu es en BB avec 9♠8♠. Le bouton open, tu call. Flop : A♦5♣2♠.
Tu n’as rien — mais tu sais que ce flop ne touche pas sa range de vol si large. Il check derrière toi.
La turn est un T♣. Tu bet mi-pot. Il tank… il fold.

T’as gagné quoi ici ? Des jetons ? Oui. Une confrontation ? Non. T’as gagné grâce à ta fold equity.


Comment la calculer (sans être matheux)

EV du move = (proba qu’il fold) × (pot gagné tout de suite) + (proba qu’il call) × (EV si on est call)

Si la première partie est déjà positive, le reste n’a même pas besoin de l’être.
Autrement dit : Tu peux être gagnant sans jamais voir la river.


Pourquoi c’est vital en micro-limites

Parce que tu veux prendre des pots “gratos” dès que possible. Le rake est énorme à ces niveaux. Le moindre pot non contesté, c’est un pot sans variance, sans risque… et avec un rake réduit.

Et surtout : les joueurs ont peur.

Toi, tu utilises cette peur. Tu mises quand ils veulent pas se battre. Tu mets la pression.
Et tu gagnes.


⚠️ Attention : la fold equity, c’est pas shove comme un demeuré

T’as pas de fold equity quand :

  • Le mec est short et va call avec any pair.
  • T’es contre un fish calling station.
  • Tu mises sur un board qui touche trop sa range.

La fold equity se construit. Elle repose sur :

  • Ton image à la table.
  • La texture du board.
  • La taille des tapis.
  • Le profil de vilain.
  • Ton historique de mains avec lui.

Le bon usage en micro

Ce qu’on veut en micro-limites, c’est profiter des leaks adverses, pas devenir un bluffeur compulsif.
Tu fold plus → tu perds moins.
Tu bluffes mieux → tu gagnes plus.

Ta fold equity, elle vient pas de ta gueule, elle vient de ta lecture.
Tu joues contre un mec tight ? Ta FE explose.
Contre un mec qui call tout ? Elle est morte.


Ce que je veux que tu retiennes

La Fold Equity, c’est pas du vent. C’est pas réservé aux “bons joueurs”. C’est ton arme à toi, ici, maintenant, en micro.

C’est pas le bluff qui te rend gagnant.
C’est **le bon bluff**, au bon moment, parce que le mec va folder.


Tu veux monter en micro ? Apprends à reconnaître tes moments de fold equity. Et mise. Même si t’as rien. Surtout si t’as rien… mais que lui aussi.

Bienvenue dans le vrai poker.

Pourquoi ouvrir 3x est une erreur

Il existe un mythe tenace dans les micros : « ouvrir 3x, c’est plus solide ». En réalité, ouvrir trop cher au Cutoff et au Bouton est une fuite qui coûte de l’argent sur le long terme. Si tu veux jouer propre, agressif et rentable, tu dois comprendre pourquoi le sizing 2x est largement supérieur.

1. Les blindes défendent moins cher

En micro-limites, les blinds défendent déjà trop large. Quand tu ouvres 3x, tu leur offres exactement ce qu’ils veulent : payer “par curiosité” avec des mains faibles qui n’auraient jamais dû voir un flop. Résultat : tu joues plus souvent des pots multiway, tu construis des pots trop gros avec des mains marginales, et tu subis plus de variance pour rien. Un open 2x force pratiquement la même range de défense… mais pour deux fois moins cher.

2. 2x = tu gardes l’avantage de position sans gonfler le pot

Au Bouton et au Cutoff, ton vrai avantage, c’est la position. Le sizing n’a aucune influence sur ton avantage d’information. Ouvrir 2x te permet de jouer plus de mains EV+, de garder un pot contrôlé et de garder l’initiative sans t’enfermer dans des pots absurdes.

3. Open plus petit = tu peux voler plus souvent

En micro, une énorme partie du winrate vient du ramassage des blindes. Un open 2x fait folder tout ce qui folderait sur 3x, mais pour moins de risque. Tu perds moins quand ça tourne mal, tu gagnes autant quand ça passe.

4. Tu subis moins cher les 3-bets

Quand tu ouvres 3x, les 3-bets deviennent massifs, et tu te retrouves souvent à devoir fold après avoir déjà mis trop de jetons. Avec 2x, les 3-bets te coûtent moins, et tu gardes un tapis plus stable.

5. 2x est le standard moderne en MTT

Cutoff : 2x. Bouton : 2x. Small blind : souvent 3x. Ce n’est pas un style, c’est juste ce que disent les maths actuelles.

6. Et au Hijack / UTG, on fait quoi ?

Les sizings préflop dépendent aussi de ton éloignement des blindes. La règle simple en micros :

  • UTG / UTG+1 / Hijack : 2,2x – 2,5x (range serrée, tu veux faire un peu plus folder)
  • Cutoff / Bouton : 2x (objectif : voler, jouer beaucoup de pots en position)
  • Small blind : ~3x (hors de position contre la BB, tu veux faire payer)

7. 3x = sizing rigide, prévisible, exploitable

Ouvrir 3x partout te rend lisible, cher à jouer, et te met inutilement dans des spots compliqués.

8. Conclusion : en micro, plus petit = plus EV+

La grille recommandée :

  • UTG / UTG+1 / HJ : 2,2x – 2,5x
  • CO / BTN : 2x
  • SB : 3x

Avec ça, tu gardes les pots sous contrôle, tu voles plus, tu réduis la variance, et tu joues un préflop cohérent et solide. Ce n’est pas spectaculaire, mais c’est exactement ce qui fait la différence en micro-limites.

Stratégie post-flop : les bases pour progresser

Le préflop fixe le cadre, mais c’est au post-flop que l’essentiel de l’edge se construit. La majorité des erreurs en micro-limites ne viennent pas que des ranges d’open, mais aussi beaucoup de ce qui se passe après le flop.

1. Lecture des textures de board

Dry boards (ex. K♣-7♦-2♠ rainbow) : difficile à toucher, favorise l’agresseur préflop → c-bet fréquent et petit sizing.
Wet boards (ex. 9♥-8♥-7♣) : beaucoup de tirages, l’équité se partage → moins de bluffs, sizings plus gros pour protéger.

2. Adapter les sizings

En micro, beaucoup de joueurs utilisent un bet “automatique”. Erreur.
— Petit sizing (30–40 %) sur boards secs.
— Plus gros (60–80 %) sur boards connectés ou quand on veut value/protéger.

3. La position : l’arme secrète

Être en position post-flop, c’est avoir plus d’informations. En micro-limites, value bet en position est une machine à imprimer. Hors de position, simplifie ton jeu : check/fold plus souvent, évite les bluffs compliqués.

4. Value > Bluff

La plupart des adversaires call trop. Résultat : les bluffs marchent moins, mais la value passe toujours. En micro, le secret est simple : bluff peu, value beaucoup.

5. Gérer les tirages

Avec un tirage, deux voies :
Passif : check/call pour garder l’équité.
Agressif : semi-bluff (check/raise ou bet) pour faire fold tout de suite ou améliorer plus tard.

6. Simplifier ton jeu river

Règle d’or : si tu as une main faite qui peut être payée par moins bien → value. Si tu as manqué ton tirage → check/fold souvent, bluff seulement si tu as un bon bloqueur et une histoire crédible.

7. Une méthode simple pour progresser

À chaque fois que tu mises ou que tu relances, demande-toi clairement :
— Est-ce que je mise pour value (être payé par moins bien) ?
— Est-ce que je mise pour protéger (refuser l’équité aux tirages) ?
— Est-ce que je mise en bluff (faire coucher mieux) ?
Le mieux est de le dire oralement pendant que tu joues : « value », « protection », « bluff ». Cette habitude force ton cerveau à clarifier tes actions et évite les mises “par défaut”.

Stratégie Postflop : le C-Bet

Définition :
Le c-bet (continuation bet) est la mise que tu fais au flop après avoir été l’agresseur préflop. Par exemple, tu ouvres UTG avec As-Roi, tout le monde fold sauf la grosse blinde qui call. Le flop arrive, et là, tu mises : c’est ton c-bet.


Pourquoi c’est important en micro-limites ?

  • La plupart des joueurs callent préflop avec des mains faibles et abandonnent très souvent au flop.
  • Tu prends un énorme edge rien qu’en mettant la pression.
  • Ça t’évite de laisser des cartes gratuites qui peuvent inverser la situation.

Quand c-bet (spots favorables) :

  • Board sec (ex : A♣ 7♦ 2♠) → difficile à toucher, tu représentes très bien l’As.
  • Position (bouton ou cutoff) → ton c-bet est plus crédible.
  • Adversaire passif (VPIP élevé, PFR faible) → il foldera trop souvent.

Quand éviter le c-bet (spots défavorables) :

  • Multiway (plusieurs joueurs dans le coup) → trop de chances que quelqu’un ait touché.
  • Board connecté (ex : 9♣ 8♠ 7♠) → plein de tirages, difficile de faire fold.
  • Vilain ultra aggro → il va souvent te check-raise bluff.

Sizing recommandé en micro :

  • 30–40% du pot sur les boards secs.
  • 50–60% du pot sur les boards plus connectés, où tu veux protéger ta main.

Erreur classique en micro :
C-bet trop souvent. Beaucoup de joueurs cliquent c-bet par défaut. Résultat : ils se font check-raise ou call et se retrouvent perdus turn. Il faut choisir ses spots.


💡 Résumé simple :
En micro, c-bet sélectif = winrate qui décolle.
Tu c-bet pour value quand tu as touché, ou en bluff quand le board est sec et crédible. Sinon, check et passe à la street suivante.

Stratégie Postflop : Le Double Barrel

Définition

Le double barrel est la deuxième mise de continuation, effectuée à la turn, après avoir déjà c-bet au flop.
Il peut être utilisé :

  • en value → pour extraire un maximum contre des ranges trop larges ;
  • en bluff → pour mettre une pression supplémentaire et faire folder des mains marginales.

C’est une arme essentielle pour prendre l’avantage postflop, mais elle doit être maniée avec discernement.


Pourquoi c’est si important en micro-limites ?

En micro, la majorité des joueurs :

  • callent trop au flop par curiosité ou “parce que ce n’est pas cher” ;
  • mais abandonnent souvent la turn dès qu’ils ne touchent pas mieux.

Résultat : un double barrel bien choisi est souvent un imprime-billets.
En value, c’est encore plus rentable, car les adversaires payent trop souvent avec des mains dominées (petites paires, tirages faibles, top paire mal kickée).


Quand double barrel en bluff ?

  1. La turn t’avantage : une overcard (As, Roi) qui touche plus ta range que celle de Vilain.
  2. Ton équité s’améliore : apparition d’un tirage (couleur, quinte) ou d’overcards.
  3. Vilain est fit-or-fold : profil qui call flop mais fold trop souvent turn.
  4. Tu es en position : tu contrôles le rythme et la taille du pot.

💡 Exemple : tu ouvres CO avec A♠Q♠, BB call. Flop 9♦5♣2♠ → tu c-bet, payé. Turn K♥ : parfaite pour 2-barrel, car elle avantage ta range (overcards, broadways).


Quand éviter le double barrel en bluff ?

  • Turn qui connecte la range adverse : couleur complétée, carte qui donne souvent quinte.
  • Contre une calling station : ces profils paient avec bottom pair → bluff inutile.
  • Si tu n’as aucune équité ni bloqueur crédible, ton bluff sera rarement gagnant.

Double barrel en value

C’est le spot le plus simple et le plus rentable en micro :

  • Main forte ou top paire solide sur une turn neutre.
  • Overpaires (JJ+, QQ+, etc.) sur des turns sans danger.
  • Deuxièmes paires correctes contre des profils qui callent trop.

Ici, la clé est d’adapter ton sizing :

  • plus gros sur une turn qui ouvre des tirages (pour value + protection),
  • plus petit sur une brique, mais toujours suffisamment cher pour extraire.

Sizings recommandés

  • Turn “safe” (pas de nouveau tirage) : 50–60 % pot.
  • Turn dangereuse (tirages couleur/quinte) : 65–75 % pot.
  • En bluff avec équité : 50–60 % suffisent pour garder de la fold equity sans trop t’exposer.

Bloqueurs utiles en bluff

  • Avoir un As ou Roi quand ces cartes tombent turn → réduit la probabilité que Vilain les ait.
  • Avoir une carte de la couleur quand elle tombe → crédibilise ton bluff.

Erreurs fréquentes

  1. Barrel automatique : miser turn sans réfléchir → EV- en micro.
  2. Sizing trop faible sur une turn dangereuse → tu offres les cotes aux tirages.
  3. Trop de bluffs sans équité → tu brûles de l’argent inutilement.

Résumé express

  • Bluff : uniquement si la turn t’avantage, avec équité/bloqueurs, contre un profil qui peut fold.
  • Value : large et confiante, car les adversaires paient trop.
  • Discipline : pas de double barrel par habitude → chaque mise doit être justifiée.

👉 En micro-limites, le double barrel bien choisi est une arme massive : il imprime contre les joueurs qui callent trop flop et abandonnent turn, et il gonfle les pots quand tu es devant.

Le check-raise : une arme indispensable en micro-limites

Le check-raise est l’un des moves postflop les plus puissants au poker. Bien utilisé, il permet de prendre l’ascendant sur l’adversaire, de protéger ses mains fortes et de bluffer de manière crédible. En micro-limites, où beaucoup de joueurs sont passifs et suivent trop, c’est une arme redoutable… à condition de savoir quand l’utiliser.

Qu’est-ce que le check-raise ?

Le principe est simple :

  • Tu checkes (passes ton tour sans miser).
  • L’adversaire mise.
  • Tu le relances derrière (raise).

Tu transformes ainsi ta position passive en attaque violente.

Pourquoi le check-raise est efficace ?

  1. Pression maximale : ton adversaire doit investir plus de jetons que prévu pour continuer. Beaucoup abandonnent immédiatement leurs mains moyennes.
  2. Protection : si tu as une main forte mais fragile (exemple : une top paire sur un board connecté), tu fais payer cher les tirages.
  3. Valorisation : avec un monstre (set, deux paires, quinte), tu construis un pot énorme contre les joueurs qui vont continuer.
  4. Bluff crédible : comme tu représentes souvent une main très forte, ton bluff a du poids.

Quand check-raise en micro-limites ?

  • En value (la priorité !) : tu touches fort sur un board où vilain peut miser avec moins bien (top paire, tirages, paires inférieures).
  • En bluff (à utiliser avec parcimonie) : contre les joueurs trop agressifs qui c-bet systématiquement. Le bon spot : un board sec (ex. K-7-2 rainbow) où ton check-raise représente très souvent une top main.

⚠️ Attention : en micro-limites, beaucoup de joueurs payent trop. Si tu check-raises en bluff contre un "calling station", tu brûles tes jetons.

Erreurs fréquentes

  • Trop bluffer : en micro, privilégie la value.
  • Mauvais board : check-raise un board très connecté et drawy peut se retourner contre toi si tu n’as rien.
  • Hors de position systématique : le check-raise est une arme, pas un réflexe automatique.

Conclusion

Le check-raise doit être vu comme un outil sélectif. En micro-limites, utilise-le surtout en value, et ajoute quelques bluffs contre les adversaires qui c-bet trop. Bien dosé, il fait exploser ta courbe de gains et t’évite de jouer toujours “face up”.

Pourquoi respecter la position change tout

En micro-limites, beaucoup de joueurs sous-estiment l’importance de la position. Pourtant, c’est l’un des leviers stratégiques les plus puissants pour prendre un avantage durable sur le field.

1. Comprendre la position

Être « en position », c’est parler après ton adversaire. Cela paraît simple, mais ça change absolument tout : tu vois son action avant de prendre ta décision. À l’inverse, hors de position, tu joues dans le noir et tu dois deviner.

2. Pourquoi c’est crucial

En petites limites, beaucoup de joueurs font des erreurs de sizing, bluffent mal, ou montrent leur force/faiblesse de manière évidente. Quand tu es en position, tu peux exploiter ces erreurs beaucoup plus facilement. Tu contrôles :

  • La taille du pot (check pour garder petit, mise pour le grossir).
  • La fréquence de mise (value thin possible, bluffs plus efficaces).
  • L’agressivité adverse (s’il checke trop, tu voles les pots).

3. Conséquences pratiques

  • Joue plus serré hors de position (UTG, MP).
  • Élargis tes ranges au bouton et au cutoff.
  • Ne surévalue pas tes mains hors de position : même une main correcte devient difficile à jouer quand tu agis en premier.

4. Exemple concret

Tu ouvres Dame–Valet suité au bouton. Les blindes call. Flop 8–3–3, les blindes checkent : tu peux c-bet petit et prendre le pot très souvent, même sans main.
Inversement, si tu ouvres UTG avec la même main, tu te fais call par 2–3 joueurs et, hors de position, tu auras plus de mal à rentabiliser ou à bluffer.

5. Conclusion

La plupart des joueurs pensent « main » avant de penser « position ». Or, la position transforme une main moyenne en main gagnante, et peut rendre une main correcte ingérable.
Si tu veux progresser rapidement, respecte la position : plus serré tôt, plus large tard. Simple, et ça change tout.

Hors de position : le vrai piège des micros

Imagine : tu défends hors de position, le flop tombe Q-9-7. Tu checkes, vilain mise petit. T’as rien, et pourtant tu hésites à call “pour voir”. Résultat : tu t’embarques dans un coup impossible.

👉 C’est ça, le piège d’être hors de position :

  • Tu parles en premier, donc zéro info.
  • Tu subis l’agression adverse.
  • Tu te retrouves à prendre des décisions borderline… qui coûtent cher.

En micro, la meilleure défense, ce n’est pas de “deviner” au flop. C’est de réfléchir avant le coup :

  • Sélectionner tes mains plus serrées hors de position.
  • 3-bet clair plutôt que call passif.
  • Et accepter de folder beaucoup plus.

La vérité, c’est que hors de position, même une main correcte devient compliquée. Tu perds en lisibilité, tu perds en confort… et souvent en jetons.

Si tu veux crush les micros, retiens ce mantra simple :
« Large en position, serré hors de position. »

L’importance des sizings post-flop : la clé invisible de la maîtrise

Quand on débute en micro-limites, on croit souvent que le plus dur, c’est de savoir quand miser. En réalité, le plus gros leak des joueurs, c’est rarement le moment, mais le montant.
Le sizing, c’est la taille de ta mise. Et c’est souvent lui qui fait toute la différence entre un joueur moyen et un joueur gagnant.

Pourquoi les sizings sont essentiels

Un bon sizing, c’est celui qui sert ton plan de jeu.
Tu ne mises pas 60 % du pot “par habitude” : tu mises 60 % parce que tu veux obtenir une réaction précise.

  • Tu veux faire folder ? → petite mise inutile, tu donnes la cote à vilain.
  • Tu veux value ? → mise trop grosse, tu fais tout folder.
  • Tu veux faire grossir le pot avec équité ? → il faut viser le juste milieu.

En micro-limites, les sizings sont d’autant plus cruciaux que les adversaires ne s’adaptent pas toujours bien.
Un bon joueur gagne souvent parce qu’il adapte ses mises à la population, pas parce qu’il connaît toutes les formules GTO.

Exemples simples

Flop sec (ex : A♣ 7♦ 2♠) avec AJo au bouton
Tu as top paire, bon kicker, sur un board sans tirage. Tu c-bet small, autour de 30 à 40 % du pot.
Tu veux value les As plus faibles et garder le contrôle du pot. Inutile de miser cher, tu seras payé pareil par moins bien.

Flop connecté (ex : 9♥ 8♥ 7♣) avec K9♥ au cutoff
Ici, il y a des tirages partout : straight draws, flush draws.
Ton sizing doit protéger → 60 à 70 % du pot, voire pot contre certains profils.
Tu value, mais tu denies aussi l’équité.

Bluff sur scare card (ex : 3e cœur à la turn avec Q♠ J♣ sur un board K♦ 9♣ 2♠ – 6♥)
Tu n’as pas touché, mais tu représentes la force sur une carte qui avantage ta range.
Une mise à 50 % du pot suffit souvent à faire folder tout ce qui n’a pas de cœur, sans prendre trop de risques.

Adapter selon le profil

  • Calling station → value plus gros.
  • Nit → bluffe moins, privilégie petits sizings ou check.
  • Reg agressif → petites mises value sur tes grosses mains pour l’inciter à sur-relancer.

En résumé

Le sizing, c’est la langue du poker.
Ce que tu racontes avec tes mises est souvent plus important que ce que tu racontes avec tes cartes.
Si tu maîtrises les sizings, tu contrôles le tempo, le pot, et souvent… l’adversaire.

Top paire, kicker moyen : bienvenue en enfer.


Tu ouvres au cutoff avec Roi-10. La BB call. Flop : Roi-6-3.
Tu c-bet. Il call. Turn 8. Tu 2-barrels. Il call.
River 2. Tu veux value une troisième fois. Il te min-raise.
Tu te dis “il peut avoir plein de trucs moins bien”.
Tu call. Il montre Roi-Dame. Ou deux paires. Ou slowplay.
Bienvenue en enfer.


Pourquoi cette situation te ruine en micro-limites

En micro, les joueurs ne bluffent pas assez.
En micro, les joueurs ne value pas thin.
En micro, les joueurs callent trop.

Résultat : dès que tu as top paire avec un kicker moyen (Roi-10, As-9, Dame-Valet…), tu te retrouves entre deux mondes : assez fort pour pas folder, trop faible pour value. Et c’est exactement là que tu fais des erreurs.


Ce que tu dois comprendre avant de cliquer sur “Miser”

  1. Top paire ≠ monstre.
    La plupart du temps, top paire = une main de contrôle. Ça veut dire : tu veux voir la suite pas trop cher. Pas besoin de transformer ça en guerre nucléaire.
  2. Le kicker compte. Toujours.
    Roi-10 et Roi-As n’ont rien à voir. L’un gagne contre des Rois moins bons, l’autre se fait dominer en silence.
  3. La texture du board décide de ton destin.
    Roi-6-3 rainbow ? Ok, safe.
    Roi-Valet-10 avec deux trèfles ? Tu vas te faire détruire par tout ce que tu value.

Check ou bet ? Le piège des barrels automatiques

C’est souvent à la turn que tout déraille.

Tu c-bet flop. Normal.
La turn ? Tu continues “parce qu’il a call, donc il doit avoir quelque chose, donc je veux value.”
Mais tu oublies une chose : il a call parce qu’il avait quelque chose.
Et si ce “quelque chose” est Roi-Dame ou une main lente comme 6-6… t’es déjà en train de perdre.

Solution ?
→ Check plus souvent tes top paires sans kicker de compétition à la turn.
→ Appelle ça “pot control”. Pas sexy, mais ça sauve ton tournoi.


River : le piège final

Tu as check turn, il a check back. River blanche. Tu veux value. Ok.
Mais si tu mises et qu’il raise…
→ Il bluff ? Rarement.
→ Il value moins bien ? Jamais.
→ Il slowplay depuis le flop ? Souvent.

Solution ?
→ Ne mise que si tu es prêt à folder sur un raise.
→ Sinon, check-call, check-fold, ou check tout court. Selon le profil de vilain.


Le spot classique de spew : le bet trop thin en micro

Exemple : flop Roi-8-5, t’as Roi-9, tu bets 3 streets.
Vilain call river avec Roi-Dame.
Tu perds 3 fois plus que si tu avais contrôlé le pot.
Et tu te dis “j’ai bien joué, j’ai juste pas eu de chance”.
Erreur. Tu as voulu value thin contre des joueurs qui bluffent pas.


Conclusion

Top paire, kicker moyen, c’est pas un ticket pour la fête.
C’est une épreuve de lucidité.
Faut savoir freiner. Faut savoir folder.
Faut savoir que, parfois, t’étais devant… jusqu’à la turn.

Et c’est ça, le poker.
Pas juste miser quand on a une main.
Mais savoir quand ne pas miser.
Quand ne pas aller chercher cette street de trop.
Et surtout, savoir sortir du coup quand t’es battu.
Même si t’as “top paire”.

Le Delayed C-Bet : l’arme que les joueurs de micro ne comprennent pas (et tant mieux pour toi)


Le c-bet, tout le monde connaît.
Le double barrel aussi.
Le check-raise, ok.

Mais il existe une arme que 90 % des joueurs de micro jouent comme des enfants de maternelle :
le delayed c-bet (le c-bet retardé).

Pourtant, c’est l’un des moves les plus rentables…
si tu sais quand le sortir.

Aujourd’hui, on va voir pourquoi ça marche, quand ça marche, et surtout comment tu peux en faire une machine à imprimer de l’EV en micro-limites.


1. Le delayed c-bet, c’est quoi ?

C’est très simple :
tu décides volontairement de NE PAS c-bet au flop… pour miser à la turn.

Pas par peur.
Pas par “je sais pas quoi faire”.
Pas par passivité.

Non :
par stratégie.

En gros, tu dis à ton adversaire :
“Va, checke tranquillement. Je reviens te cueillir à la turn.”


2. Pourquoi c’est aussi puissant en micro ?

Parce que les joueurs de micro sont prévisibles :
• Ils call trop au flop.
• Ils abandonnent trop à la turn.
• Ils pensent que “check flop = faiblesse”.
• Ils ne savent pas gérer les ranges.
• Ils bluffent flop, puis abandonnent turn.

Résultat :
la turn est un cimetière de mains faibles.
C’est exactement l’endroit où tu veux frapper.


3. Quand utiliser un delayed c-bet ?

✔️ A. Quand le flop touche trop la range adverse

Flop : K♦ Q♣ 9♠
Tu es au bouton avec A♣ J♣.
Le board est parfait pour vilain, horrible pour toi.

Si tu c-bet, tu te fais call 80 % du temps.

Mais si tu checkes…
et qu’il checke turn…
tu peux punir sa faiblesse directement.

Ce move imprime de l’EV parce que tu évites le call automatique du flop.


✔️ B. Quand tu veux value plus tard (middle pair, top pair fragile)

Flop : A♠ 7♥ 3♣
Tu as A♦ 5♦ en position.

Tu peux c-bet, ok…
Mais vilain va folder toutes les poubelles.
Tu ne gagnes RIEN.

Tu checkes.
Turn : 2♣
Il checke encore.
Là tu mises.

Il te paie avec :
• 7x
• 3x
• 5e paire
• n’importe quel tirage moche
• des call WTF typiques micro

Tu viens d’obtenir une value qui n’existait pas flop.
Génial.


✔️ C. Quand vilain C-bet trop si tu checkes

Tu as un petit As sur un flop bas.
Contre un reg aggro, tu checkes, il c-bet 100 %.
Tu call.
Turn, il abandonne.
Tu mises.
Il fold.

Tu viens d’extraire une tonne d’info + d’argent.
Et tu fais tilt le mec au passage.


4. Les boards parfaits pour delayed c-bet

• flops secs (K-7-3, Q-4-2)
• flops où vilain va beaucoup check turn
• flops où tu as des backdoors
• flops où tu n’as pas envie d’être check-raise

Ce move prend encore plus de force en position, parce que tu contrôles tout.


5. Les erreurs à éviter

❌ 1. Check flop, bet turn sur une carte horrible
Si la turn complète un tirage, apporte une overcard dangereuse ou connecte le board : laisse tomber.

Le delayed c-bet marche quand la turn est neutre.

❌ 2. Le faire hors position contre un mec agressif
Tu vas te faire marcher dessus.
Le delayed c-bet OOP, c’est technique. À utiliser seulement contre les profils passifs.

❌ 3. Confondre “delayed” et “j’hésite”
Tu dois le faire par intention, pas par panique.


6. Exemple typique en 1€ / 2€

Bouton (toi) : Q♣ J♣
BB : récréatif passif

Flop : K♦ 7♣ 2♠
Le flop touche pas ta range.
Vilain va call une tonne.

Tu checkes.
Il checke → faiblesse.

Turn : 5♥ (carte neutre)
Tu mises 60 %.
Il fold 80 % du temps.

Move parfait.


7. Résumé simple

Le delayed c-bet, c’est :
Check flop volontaire + bet turn stratégique.

Tu l’utilises quand :
– vilain call trop flop mais fold turn
– le flop est mauvais pour toi
– tu veux value thin
– tu veux éviter un check-raise
– tu veux exploiter la peur turn

C’est une arme monstrueuse en micro-limites.
Et ça te transforme d’un joueur standard…
en un joueur chiant, intelligent et EV+.

Mes ranges d’open préflop (6-max)

Ces tableaux représentent mes ranges d’open (ouverture) — à ne pas confondre avec les ranges de call (défense/flat vs open). Les ranges d’open doivent s’adapter aux profils, stacks, dynamique, rake et au contexte de table. Ici, tu pars d’un gabarit neutre que tu personnalises.
Rappel express SB / BB (6-max)
  • Small Blind (SB) : toujours OOP postflop → évite les flats random. En micro, préfère 3-bet/fold vs open et des opens raisonnablement tight quand tout le monde a passé.
  • Big Blind (BB) : tu as déjà 1 BB investi → défends plus large en call vs BTN/CO (petits sizings), mais reste serré vs UTG/HJ. 3-bet de value vs open loose, et quelques bluffs avec bloqueurs. Postflop : plan simple OOP.

Bouton (BTN)

AKQJT98765432
AAAAKsAQsAJsATsA9sA8sA7sA6sA5sA4sA3sA2s
KKAoKKKQsKJsKTsK9sK8sK7sK6sK5sK4sK3sK2s
QQAoQKoQQQJsQTsQ9sQ8sQ7sQ6sQ5sQ4sQ3sQ2s
JJAoJKoJQoJJJTsJ9sJ8sJ7sJ6sJ5sJ4sJ3sJ2s
TTAoTKoTQoTJoTTT9sT8sT7sT6sT5sT4sT3sT2s
99Ao9Ko9Qo9Jo9To9998s97s96s95s94s93s92s
88Ao8Ko8Qo8Jo8To89o8887s86s85s84s83s82s
77Ao7Ko7Qo7Jo7To79o78o7776s75s74s73s72s
66Ao6Ko6Qo6Jo6To69o68o67o6665s64s63s62s
55Ao5Ko5Qo5Jo5To59o58o57o56o5554s53s52s
44Ao4Ko4Qo4Jo4To49o48o47o46o45o4443s42s
33Ao3Ko3Qo3Jo3To39o38o37o36o35o34o3332s
22Ao2Ko2Qo2Jo2To29o28o27o26o25o24o23o22

Cutoff (CO)

AKQJT98765432
AAAAKsAQsAJsATsA9sA8sA7sA6sA5sA4sA3sA2s
KKAoKKKQsKJsKTsK9sK8sK7sK6sK5sK4sK3sK2s
QQAoQKoQQQJsQTsQ9sQ8sQ7sQ6sQ5sQ4sQ3sQ2s
JJAoJKoJQoJJJTsJ9sJ8sJ7sJ6sJ5sJ4sJ3sJ2s
TTAoTKoTQoTJoTTT9sT8sT7sT6sT5sT4sT3sT2s
99Ao9Ko9Qo9Jo9To9998s97s96s95s94s93s92s
88Ao8Ko8Qo8Jo8To89o8887s86s85s84s83s82s
77Ao7Ko7Qo7Jo7To79o78o7776s75s74s73s72s
66Ao6Ko6Qo6Jo6To69o68o67o6665s64s63s62s
55Ao5Ko5Qo5Jo5To59o58o57o56o5554s53s52s
44Ao4Ko4Qo4Jo4To49o48o47o46o45o4443s42s
33Ao3Ko3Qo3Jo3To39o38o37o36o35o34o3332s
22Ao2Ko2Qo2Jo2To29o28o27o26o25o24o23o22

Hijack (HJ)

AKQJT98765432
AAAAKsAQsAJsATsA9sA8sA7sA6sA5sA4sA3sA2s
KKAoKKKQsKJsKTsK9sK8sK7sK6sK5sK4sK3sK2s
QQAoQKoQQQJsQTsQ9sQ8sQ7sQ6sQ5sQ4sQ3sQ2s
JJAoJKoJQoJJJTsJ9sJ8sJ7sJ6sJ5sJ4sJ3sJ2s
TTAoTKoTQoTJoTTT9sT8sT7sT6sT5sT4sT3sT2s
99Ao9Ko9Qo9Jo9To9998s97s96s95s94s93s92s
88Ao8Ko8Qo8Jo8To89o8887s86s85s84s83s82s
77Ao7Ko7Qo7Jo7To79o78o7776s75s74s73s72s
66Ao6Ko6Qo6Jo6To69o68o67o6665s64s63s62s
55Ao5Ko5Qo5Jo5To59o58o57o56o5554s53s52s
44Ao4Ko4Qo4Jo4To49o48o47o46o45o4443s42s
33Ao3Ko3Qo3Jo3To39o38o37o36o35o34o3332s
22Ao2Ko2Qo2Jo2To29o28o27o26o25o24o23o22

UTG

AKQJT98765432
AAAAKsAQsAJsATsA9sA8sA7sA6sA5sA4sA3sA2s
KKAoKKKQsKJsKTsK9sK8sK7sK6sK5sK4sK3sK2s
QQAoQKoQQQJsQTsQ9sQ8sQ7sQ6sQ5sQ4sQ3sQ2s
JJAoJKoJQoJJJTsJ9sJ8sJ7sJ6sJ5sJ4sJ3sJ2s
TTAoTKoTQoTJoTTT9sT8sT7sT6sT5sT4sT3sT2s
99Ao9Ko9Qo9Jo9To9998s97s96s95s94s93s92s
88Ao8Ko8Qo8Jo8To89o8887s86s85s84s83s82s
77Ao7Ko7Qo7Jo7To79o78o7776s75s74s73s72s
66Ao6Ko6Qo6Jo6To69o68o67o6665s64s63s62s
55Ao5Ko5Qo5Jo5To59o58o57o56o5554s53s52s
44Ao4Ko4Qo4Jo4To49o48o47o46o45o4443s42s
33Ao3Ko3Qo3Jo3To39o38o37o36o35o34o3332s
22Ao2Ko2Qo2Jo2To29o28o27o26o25o24o23o22

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